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prit y individualisé sous d’innombrables formes, par la matière qui n’existe que dans l’illusion. »

Boudhha apparut comme réformateur de la religion dominante de l’Inde. Il rejeta les Vedas, les sacrifices sanglans et la distinction des castes. Du reste, les principes philosophiques de sa doctrine sont les mêmes que ceux qui se retrouvent dans les autres branches de la religion des Hindous.

Bouddha est regardé par les Brahmes comme la neuvième incarnation de Vichnou. Les Mongols l’appellent Chakia mouni[1], c’est-à-dire le pieux pénitent de la maison de Chakia, et ordinairement Chigemouni et Bourkhan-bakchi (l’instituteur divin). Ils lui donnent aussi le nom de Chakia-ïin arslan, ou lion de Chakia, c’est la traduction du sanskrit Chakia sinha. Ses autres noms et titres honorifiques en sanskrit, tibétain, mandchou, mongol et chinois, ont été donnés par M. Abel-Rémusat dans les Mines de l’Orient[2].

Dans une chronologie mongole, traduite par J. Jaehrig et publiée par Pallas[3], on lit : « Depuis la conception du Bourkhan-Chakia-mouni, qui eut lieu le 15e jour du dernier mois d’été d’une année du mouton-terrestre (choroï khoïn), on compte jusqu’à la présente année du mouton-terrestre 2 640 ans (et non pas 2 649 comme on le lit

  1. Les Kalmuks prononcent ordinairement Chaktcha-mouni.
  2. Tome III, page 183.
  3. Sammlung historischer Nachrichten ueber die Mongolischen Völkerschaften, volume II, page 11.