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Page:Journal asiatique, série 10, tome 19.djvu/107

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UN FRAGMENT DU VINAYA DES SARVÂSTIVÂDINS.

exclusivement le livre d’une école ; c’est le Vinaya des Sthaviras. Les traductions chinoises nous ont conservé une longue série d’autres Vinayas. Si nous les consultons, nous constatons que, outre les Sthaviras, les Mahāsāṃghikas comptent aussi 92 pācittiyas (et de même l’Upāli-paripṛccha, dont l’attribution est incertaine). Les Mahīçāsakas en comptent 91. Les Dharmaguptas, les Kāçyapīyas, les Sarvāstivādins et les Mūla-Sarvāstivādins, d’accord avec le tokharien, n’en comptent que 90 (et de même le Vinaya-nidāna, d’école inconnue) ; la prescription qui fixe les mesures de la robe du Bouddha y occupe partout la dernière place. Le choix pourrait donc être embarrassant si le feuillet tokharien n’avait pas conservé la prescription précédente, la 89e de la série. Cette prescription est donnée à propos de Kāḷodāye, et elle a trait aux mesures du niṣīdaṃ. On reconnaît aussitôt le 89e pācittiya du pali, prononcé à propos d’Udāyi, et qui commence en ces termes : nisīdanaṃ pana… Les Dharmaguptas, comme le pali, classent à l’avant-dernière place la règle de la vassikasāṭikā « le manteau de pluie ». Ainsi font également les Kāçyapīyas et les Mūla-Sarvāstivādins (au moins dans la version chinoise de Yi-tsing ; la table du Prātimokṣa dans la Mahā-Vyutpatti tibétaine place cette prescription au 88 et fait passer au 89e la prescription relative au kaṇḍu-pratichādana « le cache-gale », qui est la 90e du pali). Ils sont donc hors de cause.

Restent les Sarvāstivādins. Leur Vinaya (éd. Tōkyō, XVI, 4, p. 17b) donne au 89e pācittiya la règle du ni-che-t’an 尼師檀 à propos de Kia-lou-t’o-yi 迦留陀夷 ; puis vient au 90 l’épisode de Nanda :

« Le Bouddha résidait à Kia-wei-lo-wei (= Kapilavastu). En ce temps-là, l’āyusṃat Nan-t’o 難陀, le frère cadet du Bouddha, qu’une sœur de sa mère avait enfanté, avait le corps tout pareil au Bouddha, avec trente marques (lakṣaṇa) et quatre doigts de taille en moins que le Bouddha. Alors Nan-t’o