se fit un vêtement de la même mesure que celui du Bouddha. Quand les bhikṣus se trouvaient réunis soit à l’heure du repas, soit après-midi, s’ils voyaient de loin Nan-t’o venir, ils se levaient tous pour aller au-devant de lui : « Voici notre grand chef qui vient ! » Une fois rapprochés, ils s’apercevaient que ce n’était pas lui. Les sthaviras 上座 tout confus pensaient alors : « Il est notre inférieur 下座 ; pourquoi donc nous lever et aller au-devant de lui ? » Et Nan-t’o tout confus pensait : « J’ai donc fait que les sthaviras se lèvent et viennent au-devant de moi ! » Les bhikṣus pour cette affaire allèrent trouver le Bouddha et lui firent rapport tout au long. Le Bouddha pour cette affaire réunit le saṃgha des bhikṣus, et lui qui savait la cause il interrogea Nan-t’o : « As-tu véritablement fait cette chose ou non ? » Il répondit : « C’est vrai, Bhagavat : je l’ai faite. » Le Bouddha le blâma pour toutes sortes de raisons : « Que signifie qu’un bhikṣu se fait un vêtement de la même mesure que le vêtement du Bouddha ? À partir d’aujourd’hui il faut raccourcir ton vêtement : ce kaṣāya, il faut l’étaler et l’arroser d’eau. « Bhikṣus ! étalez et arrosez le vêtement de Nan-t’o. Et si quelque homme fait comme lui, vous devrez agir de même. Je vous le dis, ô bhikṣus, il y a dix avantages pour les bhikṣus à garder les prescriptions. À partir d’aujourd’hui, il faut réciter ainsi cette prescription :
« Si un bhikṣu se fait un vêtement de la même mesure que le vêtement du Bouddha ou de mesure plus grande, il est po-ye-t’i 波逸提 La mesure du vêtement du Bouddha, c’est en longueur 9 empans, en largeur 6 empans. C’est la mesure du vêtement du Bouddha. »
La prescription est suivie, comme dans le Sutta-vibhaṅga et dans les autres Vinayas, d’un commentaire verbal que je laisse de côté, puisqu’il manque au tokharien.
Il est maintenant facile d’expliquer mot par mot le texte tokharien. La rédaction est, comme on va le voir, si voisine du
