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Page:Journal asiatique, série 11, tome 5.djvu/12

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JANVIER-FÉVRIER 1915.

En examinant cette table, on constate qu’elle ne répond pas rigoureusement à la théorie exposée par Ibn Khaldoûn et qu’elle s’en écarte, d’ailleurs, de plus en plus. C’est ainsi que la première série de douze conjonctions commence bien dans le trigone aquatique, mais n’y reste pas constamment ; il y a trois infractions, dont une entraîne un écart considérable : plus de . La seconde série comporte aussi trois anomalies ; la troisième, quatre ; et la quatrième (dont le commencement seul est donné) accentue l’irrégularité. D’ailleurs, le chiffre de vingt ans donné par Ibn Khaldoûn pour l’intervalle entre deux conjonctions n’est pas absolu ; il y a d’assez fortes oscillations, et la moyenne est légèrement inférieure : 19,86.

Le passage d’une triplicité à l’autre avait, aux yeux des astrologue arabes, une importance capitale. Elle avait pour conséquence un changement du pouvoir sur notre globe. Ainsi l’entrée de la conjonction dans la triplicité aquatique avait entraîné le triomphe des Arabes sur les Perses. Un mouvement nationaliste persan, encore assez obscur et qui paraît s’être rattaché à une première tentative de restauration, s’est produit au moment du passage dans la triplicité ignée (3 octobre 809, 18 Dhoû-lḥidjdjat 194). Au dire du Fihrist, un nommé Mohammed b. al Ḥouseîn, surnommé Zeïdân, très versé dans l’astrologie et grand ennemi des Arabes, partisan de doctrines philosophiques semblables à celles des Ismaéliens, annonçait le transfert de la puissance aux Persans et le triomphe du Magisme, leur religion, dans la huitième (sic) conjonction, par le transfert de la triplicité, du Scorpion significateur de la doctrine (musulmane) au Sagittaire significateur de la religion perse : لانتقال المثلثة من برج العقرب الدال على الملـة الى برج القوس الدال على ديانة الفرس[1].

Nous savons la liaison étroite qui existait entre les Ikhwân

  1. Fihrist, p. 188,
    21-26.