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Page:Journal asiatique, série 11, tome 5.djvu/18

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JANVIER-FÉVRIER 1915.

complot des Barmécides étouffé avant l’heure par la brusque décision de Haroûn ar Rachîd, restée inexpliquée (187). Peut-être y faut-il rattacher la lutte entre al Amîn et al Mamoûn qui se termina par le triomphe des Persans, partisans du second (198). Peut-être aussi n’est-elle pas étrangère à l’initiative du même al Mamoûn de rendre à l’imâmat alide tous ses droits en nommant l’imâm ‘Alî, petit-tils de Dja‘far, son héritier présomptif (201). Nous en sommes réduits aux conjectures.

Vers la fin du IIIe siècle éclate la révolte des Carmathes, dont l’origine ismaélienne est bien connue. Quelle est la liaison de cet événement, qui mit si gravement en péril le khalifat abbasside, avec le mouvement avorté un siècle auparavant ? Les auteurs semblent d’accord jusqu’ici pour le faire dépendre des menées de Maïmoûn et ses descendants. Mais, quand on essaye d’établir cette dépendance avec quelque précision, on rencontre bien des difficultés que de Goeje n’a pas assez mises en évidence.

‘Abd al Ḳâhir (p. 266) associe à Maïmoûn un nommé Mohammed b. al Housein appelé Dheïdhân, ذيذان, ce qui n’est probablement qu’une faute d’impression pour زيذان, Zeïdân, ou pour دندان, Dandân, qu’on retrouve ailleurs, et que de Goeje adopte de préférence (p. 15). C’est dans ce nom que doit se trouver l’origine de la confusion. En effet, suivant le passage du Fihrist où il est question de ce personnage, il vit vers la fin du IIIe siècle ; or nous avons vu que Maïmoûn, son associé, vivait au milieu du IIe. Il faut donc distinguer deux personnages de ce nom, ou supposer que Dandân et Zeïdân sont deux vocables différents, maladroitement confondus par le ḳalam des copistes.

Après les Carmathes sont venus les Fatimides, dont les destinées furent plus brillantes encore. Ceux-ci, comme leur nom l’indique, se prétendaient issus de Fatima, fille du Pro-