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Page:Journal asiatique, série 11, tome 5.djvu/29

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LE CATALOGUE DES YAKṢA DANS LA MAHĀMĀYŪRĪ.

démoniaques, qu’ils gardent tel et tel pour qu’il vive cent années et qu’il vive cent automnes. » La formule dit : Akaṭe vikaṭe… C’est la formule qui suit la liste des Yakṣa tutélaires (O. 234) ; le traducteur a résumé dans un simple rappel les pages précédentes (O. 228 infra : pūrvāyām Ānanda diśâyâṁ Dhṛtarāṣṭro 234 mod.).

La seconde rédaction, plus développée, met en tête les invocations initiales en prose du texte sanscrit (O. 219 supra), rapporte ensuite l’histoire du moine Svāti telle que le sanscrit la donne, laisse de côté les vers : maitrī me Dhṛtarāṣṭreṣu… avec la formule qui les accompagne (O. 221-222) et rejoint alors la première rédaction qu’elle reproduit avec de simples variantes dans les transcriptions. Les éditeurs de Corée et de Chine ont donné à la suite de ce texte plusieurs autres dhāraṇī sans rapport avec la Mahāmāyūrī ; l’éditeur japonais de Tōkyō a déjà relevé cette interpolation.

L’infatigable Kumārajiva (entre 402 et 412) passe pour l’auteur d’une nouvelle traduction de la Mahāmāyūrī : Ta kin sse kong ts’io tcheou king. (L’édition de Corée supprime les trois premiers caractères du titre ; Nanj., 311 ; éd. Tōk., XXVII, 8, 4b). Ici encore, comme dans le cas précédent, la tradition a rattaché docilement au texte un morceau de provenance toute différente : c’est une dhāraṇī de la Prajñā-pāramitā, qui n’occupe pas moins d’une page et demie dans l’édition de Tōkyō ; l’éditeur japonais a cette fois aussi reconnu et signalé l’interpolation, placée en tête de l’ouvrage. La fin est également constituée par une interpolation empruntée à une autre dhāraṇī, et notée aussi par l’éditeur japonais. Entre ces deux morceaux adventices se place un texte tronqué de la Mahāmāyūrī, qui est en réalité découpé simplement dans la seconde rédaction attribuée à Po Śrīmitra ; il reproduit les bénédictions du début, l’histoire de Svāti (mais mutilée), avec l’énumération des maux guéris par la Mahāmāyūrī, et saute brusque-