Page:Journal asiatique, série 11, tome 5.djvu/409

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
405
SUR LA RÉCITATION PRIMITIVE DES TEXTES BOUDDHIQUES.

au long, avec l’intonation, l’Udâna, le Pârâyana, la Satyadrsti, les Sailagâthâ, les Munigathâ, les Arthavargîya sûtra. Et alors le Bhagavat, ayant connu que le vénérable Srona Kotikarna avait fini de parler, dit ceci au vénérable Srona Kotikarna : Bien, bien, Srona ! Harmonieuse est la Loi que tu as dite, que tu as prononcée, la Loi telle que je l’avais énoncée, moi qui l’ai reconnue, moi qui me suis pleinement éveillé par moi-même. »

Srona Kotikarna procède alors à la consultation dont il était chargé ; il n’est pas question de l’apophtegme (udâna) qui concluait le récit dans I et II.

IV. Sv. — Le Vinaya des Sarvâstivâdin, conservé seulement dans sa version chinoise (Che song liu = dasâdhyâya vinaya), raconte l’histoire de Kotikarna (Tôk., XVI, 4, 56a) presque dans les mêmes termes que le Vinaya des Mûla Sarvâstivâdin ; le récit y est aussi développé, chargé des mêmes incidents. Le pays d’où Kotikarna est originaire, désigné comme l’Asmâparânta dans III, est appelé ici Asmakâvanti. Pour l’épisode de la visite au Bouddha, je reproduis (en la modifiant parfois) la traduction donnée par M. Chavannes. « Par étapes successives, il arriva dans le royaume de Cho-wei (Srâvastî). Il vit le Bouddha ; il posa son visage sur les pieds de celui-ci et s’assit de côté. C’est une règle constante observée par tous les Bouddhas que, lorsque vient un moine étranger, le Bouddha

    glose vaguement : « c’est produire des intonations » (saraguttim sarakiriyam). MM. Oldenberg et Rhys Davids ont traduit « accuracy in the sound » qui paraît s’écarter du sens. Le mot revient dans l’Atthasâlinî, § 44 : « Le Bouddha, fabriquant un Bouddha magique, lui donna tel ou tel costume, tel ou tel vase, tel ou tel timbre de voix. » La graphie des manuscrits palis hésite entre sarakutti et saragutti. Le sanscrit semble attester que la dernière forme est correcte. Le flottement, s’il est ancien, montre bien que le mot avait cessé d’être compris ; on aurait pris la sonore intervocalique pour l’altération populaire d’une sourde primitive qu’il convenait de restituer. C’est un cas qui n’est pas, tant s’en faut sans exemples dans le pali (cf. Journ. asiat., 1912, 11, 495 et suiv.).