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Page:Journal asiatique, série 11, tome 5.djvu/576

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MAI-JUIN 1915.

note qu’il ignore l’étymologie de ce mot : il aurait pu la trouver dans W.-H. Engelmann^^1.


2. Le premier sigle, ת׳מ׳ה, est une enlogie contenant les initiales de l’expression rarement employée, תבורך מנשים היא, par allusion à un hémistiche dans le Cantique de Debora (Juges, v. 24). — L’abréviation י׳צ׳ו, quatre fois usitée dans cet en-tête, figure les initiales des mots ישמרהו צורו וגאלו, « que son créateur, son libérateur, le garde !» d’après II Samuel, xxii, 32. Enfin כ׳הר est l’abrégé de כבור הרב, « l’honoré maître »^^2.


3. Les deux noms propres dans le paragraphe préliminaire contribuent à fixer approximativement la date de ce document : le premier nom, Tchelebon, est évidemment d’origine turque, apparenté au nom Tchelebi qui existe encore, et il oftVe cette particularité que le چ turc égale l’hébreu גֹ surpointé. Le second nom, probablement toponyme, rappelle la ville espagnole de Taragone, nom également contemporain.

4. גרושי « piastre », valant 40 paras. Un passage du Moḥit al Moḥit, invoqué par Freytag d’après de Sacy, dit que ce mot s’écrit parfois avec ق, soit قرش, et qu’il provient de l’allemand. C’est en effet le Groschen (gros).

5. انتارى ou انطارى manque dans le dictionnaire de Freytag, dit Dozy [Dictionnaire détaillé des noms des vêtements chez les Arabes, Amsterdam, 1845, p. 49-50) ; la première orthographe a été adoptée par Meninski et M. Hindoglu (Samnlung der zum Sprechen nöthigsten Wörter u. Redensarten der türkischen, neugriechischen u. deutschen Sprachen, p. 80), tandis qu’Amédée Jaubert, dans sa Grammaire turque (p. 326), et M. Lane. dans Modern Egyptians (t. I, p. 58), adoptent la seconde orthographe. Quand Niebuhr (Keize naar Arabië, t. I, p. 152) visita r(Jrient, les habitants aisés du Caire portaient un entari, vêtement sans doute emprunté aux Turcs. « Sur la chemise et le Schachschir, dit Niebuhr, on porte un entari qui est doublé de toile et qui dépasse les genoux de deux empans environn. Aujourd’hui, cet habit n’est plus porté par les hommes en Égypte ; mais les dames en font quelquefois usage. Leur entari diffère cependant de celui des hommes par la forme.

1 Glossaire des mots espagnols et portugais dérivés de l’arabe, p. 68.

2 J. Buxtorf, De abbreviaturis hebr. (édit. de 1696), p. 105, 115, 223.