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Quant à la destinée de l’âme, je ne puis trouver nulle différence morale entre ces bouddhistes et les sages du brahmanisme, tous admettent les métempsychoses et les absorptions. Mais en quoi l’âme est-elle absorbée ? en Brahma, disent les brahmanes, en Shounyatâ, ou Svabhâva, ou Pradjnâ, ou Adi-bouddha, disent les différentes sectes des bouddhistes, et j’ajoute que, par leur équivoque Sânyata, j’entends en général, non pas l’anéantissement, mais plutôt l’atténuation extrême et presque infinie attribuée par les bouddhistes aux puissances ou forces matérielles dans l’état de nirvritti ou d’abstraction de toute forme palpable qui compose le monde sensible de pravritti.

C’est aux investigations futures à déterminer comment et dans quel sens les sectateurs de ces différens systèmes spéculatifs si opposés, ont adopté les divinités innombrables du panthéon bouddhiste tel qu’il existe ; on n’y pourra parvenir que lorsque l’on aura examiné convenablement les ouvrages nombreux que j’aurai bientôt le bonheur de mettre à la portée de mes compatriotes curieux de ces sortes d’études. Il suffit de dire présentement que le bouddhisme pratique du Népal a, depuis long-temps, admis une distinction marquée entre ces saints de nature mortelle qui acquirent par leurs efforts le rang et les forces d’un Bouddha, et les Bouddha de nature et d’origine céleste.

Les premiers sont au nombre de sept[1], on les

  1. Voici leurs noms : Vispasti, Shikhi, Kakouhchanda, Kanaka mouni, Kashyapa, et Shâkia sinha.