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faces אוֹפָן touchait un chérubin אוֹפָן אֶחָד אֵצֶל הַכְּרוּב אֶחָד de même qu’il nous avait dit la première fois que chaque chérubin touchait une face de cette sphère לְאַרְבַּעַת פָּנָיו. En effet, toute espèce de répétition, telle que celle dont se sert Ézéchiel dans cette vision, considérée selon les règles de la syntaxe hébraïque, aussi bien que selon celles des autres langues orientales, ne sépare pas les objets ; mais elle les distribue, en assignant à chacun la place qui lui convient, de sorte que la phrase, une roue auprès d’un chérubin, et une roue auprès d’un chérubin, veut dire que cette sphère avait autant de faces ou de côtés qu’il y avait de chérubins, et que chaque chérubin présidait à celle de ces faces qui répondait au vent dont il était le symbole.

L’identité de ces deux versets (i, 15 ; x, 9) a paru si frappante au célèbre Rosenmüller, qu’il les explique l’un par l’autre, comme si le second n’était que le commentaire du premier. Nous verrons plus loin qu’Ézéchiel substitue aux quatre roues ou cercles le nom propre d’une sphère (galgal), et qu’il dit expressément qu’elle se trouvait placée au milieu des quatre chérubins מִבֵּינוֹת לַכְּרֻבִים (x, 6). Il faut aussi remarquer que, comme les quatre faces de cette roue étaient formées par quatre cercles placés l’un dans l’autre, comme le sont le méridien, l’équateur et les deux colures des sphères ordinaires, on pourrait traduire ici l’expression ophan par cercles, car ces deux mots aussi sont synonymes, comme nous allons le voir. Dans cette hypothèse, l’explication de ce passage serait : et un cercle à côté d’un chérubin, et un cercle à côté d’un