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écrivains ne sont, en dernière analyse, que les compilateurs de traditions qui remontent tout au moins aux temps d’Esdras, et l’on conviendra, j’espère, qu’on ne doit pas confondre l’âge de la création des termes scientifiques, avec celui des monumens où ils paraissent pour la première fois. L’explication de l’autre mot galgal, nous fournira une preuve bien convaincante de cette vérité qui mérite d’être appréciée, principalement dans l’examen de l’antiquité orientale.

Maimonide, qui a été le plus savant antiquaire de son temps, nous apprend, dès le commencement de sa Main forte (יד החזקה, l. i, sect. 3), que le mot galgal, veut dire le ciel, le firmament, une sphère céleste quelconque, et par conséquent il y a neuf galgal, savoir les sept cieux planétaires, celui des étoiles fixes et le premier mobile : העגלגלים הנקראים שמים ורקיע וזבול וערנות והם תשעה פלפלים וגומיר. Les Talmudistes attachent au mot galgal précisément la même signification, tout en nous faisant remarquer que, selon les savans d’Israël, le galgal est fixe, les planètes et les constellations sont en mouvement גלגל קבוע ומזלות הוזרים, tandis que chez les sages des autres peuples, le galgal est en mouvement, et les planètes et les constellations sont fixes[1] גלגל חוזר ומזלות קבועין. Dans le même Targum de Jonathan, on se sert du mot galgal autant de fois qu’Ézéchiel emploie l’expression ophan, dans la conviction que le Prophète désigne par ce nom les sphères célestes.

  1. Pesahim, F. 14.