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marche de pair avec תֵּנֵל et avec הָאָרֶץ, il paraît qu’il signifie plutôt l’orbe céleste, l’atmosphère, ou le cercle et la totalité des choses créées, que Saint Jacques lui-même (iii, 6) nomme τὸν τροχὸν τῆς γενέσεως, et il n’y a pas de doute que la véritable signification de ce nom hébreu ne soit orbe, car il dérive du verbe גָּלַל, qui veut dire circumvolvit. Cette explication peut acquérir un nouveau degré d’évidence par la phrase qui précède immédiatement : קול נָתְנוּ שְׁחָקִים les nuées ont fait retentir la voix, et qui explique à merveille l’autre : la voix de ton tonnerre dans le galgal, dont elle est le pendant. Et comme cette épiphanie n’est d’ailleurs qu’une imitation de celle que David nous présente, avec des couleurs très-pittoresques, dans le psaume xviii, il est simple que son auteur a voulu dire par les paroles קול רַעַמְךָ בַּנַּלְנַל la voix de ton tonnerre dans le galgal, précisément la même chose que David par la phrase (ib. 14) : וַיַרְעֵם בַּשָׁמַיִם יְהוָה et l’Éternel tonna dans les cieux, de sorte que les deux mots גַּלְגַּל et שָׁמַיִם sont, dans ces deux passages, parfaitement synonymes.

Il n’est pas sans intérêt d’observer que le nom גַּלְגַּל et le mot πόλος, considérés dans les fastes de la science des astres, sont tellement analogues entre eux, que, de même que le premier a dû signifier en Chaldée, ainsi que nous venons de le prouver, une sphère céleste et l’instrument astronomique qui la représente, de même le second a constamment indiqué l’une et l’autre chose dans la bouche des sages de la Grèce. En effet, Boccace nous rapporte, sur la foi de Pronapide, que