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Ainsi, l’enfant blanc, placé à droite, et qui avait les yeux fermés, était le symbole du lever du soleil qui, par sa lumière, cache les étoiles et ferme les yeux de la nuit ; et l’enfant noir, placé à gauche et clignant les yeux, était le symbole du coucher du soleil, qui, faisant succéder les ténèbres à la lumière, montre à découvert les étoiles et ouvre petit à petit les yeux de la nuit. Dans ce même but, les Égyptiens peignaient un paon ayant la queue ramassée ou déployée, selon qu’ils voulaient signifier le commencement ou la fin du jour, prenant les yeux du plumage de cet animal pour le symbole des étoiles[1]. Les deux enfans avaient enfin les pieds contournés comme un serpent, pour indiquer la carrière annuelle du soleil, selon l’observation que Macrobe a tirée de la doctrine des mêmes Égyptiens : draconis effigies flexuosum iter sideris monstrat. Je conclus de toutes ces circonstances que les images symboliques du coffre de Cypselus ont été une imitation d’un monument égyptien, faite par un artiste qui n’en comprenait pas le sens. Mais je reviens à mon sujet.

Sophocle a donné au soleil l’épithète de paupière du jour,

                                               χρυσέας
Ἁμέρας βλέφαρον[2].

et Eschyle a appelé la lune l’ornement des astres et l’œil de la nuit,

  1. Pierii Hierogl. liv. xxiv, 4 et 5.
  2. Antig. 103.