Page:Journal asiatique, série 2, tome 7.djvu/196

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 192 )

ཐུགས་རྫེ་ཅེན་པོ་ Thuh rdzie tsien bo, ou le grand compatissant[1].

Avalokites’vara ou Djian raï ziïgh, a toujours montré une affection particulière pour le Tubet, et les habitans de ce pays prétendent même que c’est lui qui l’a peuplé le premier. D’après leur récit, ce dieu, s’étant concerté avec Dziamdjang[2] sur les moyens de donner des habitans à cette région couverte de neiges éternelles, Dziamdjang exposa, que pour parvenir à ce but, il fallait qu’un d’eux prît la forme

  1. Le P. Kircher a donné une image de cette divinité dans sa China illustrata, elle porte le titre singulier de Typus Pussœ seu Cybelis aut Isidis Sinensium. Une autre se trouve dans la Description du Japon par Kæmpfer, sous le nom de Quanwon moditimanum Sinarum et Japonum idolum. Ex archetypo sinico Sloaniani.
  2. Les trois བུང་ཆུབ་ Djang tsioubh ou Bodhisat’wa, འཇན་དབྱངས་ Dziamdjœng (en sanscrit Mandjous’ri) པྱག་ན་རྡོ་རྫེ་ Tchah na dho rdze (Vadjrapâni), et སྤྱན་རས་གཟིགས་ Djan raï ziïgh (Avalokites’vara) forment une espèce de trinité nommée མཆོག་གསུམ་ངོ་པོ་ནམ་ཁའི་ནོར་བུ་ Tsioh soum ngo bo nam k’haï nor bhou ou le joyau céleste des trois corps divins. Le mot Dziamdjang signifie l’excellent chanteur ou musicien.