Page:Journal asiatique, série 4, tome 17-18.djvu/34

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venez ici, lui dit-il, pour embrasser la profession religieuse ; comment osez-vous vous asseoir en face du supérieur ? — C’est faute d’attention, répondit Lou-ta » ; Et sur-le-champ, il se leva et resta debout derrière le youên-waï. Tous les bonzes, depuis les desservants de l’autel jusqu’aux teneurs de livres, vinrent par ordre se ranger sur deux files, l’une à l’orient, l’autre à l’occident. Le fermier entra dans la salle un moment après, apportant une boîte.

« Encore des présents, s’écria le supérieur, et pourquoi donc ? on vous à tant de fois importuné.

— « Ce sont des bagatelles sans valeur, répondit le youên-waï ; il n’y a pas de quoi me remercier. »

Un novice du monastère emporta les présents.

Alors Tchao, le youên-waï, s’étant levé, prit la parole :

« Vénérable cénobite, dit-il au supérieur, cet homme que j’amène ici, pour accomplir un vieil, est mon frère d’adoption ; le nom de sa famille est Lou. Sorti des rangs de l’aminée, après avoir connu le monde et l’infortune, un mouvement intérieur l’appelle à la vie cénobitique. Je viens donc aujourd’hui supplier Votre Révérence d’admettre mon frère dans sa communauté. Votre clémence est incomparable ; par déférence pour moi, recevez-le. J’apporte une licence et un extrait du registre des impôts. Quant aux cérémonies de la tonsure et de la prise d’habits, il va sans dire que j’acquitt