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Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1061

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DU BUDDHISME DANS LE KASHMIR.

ploya tous les moyens d’épouvante : les nuages grondèrent, envoyèrent la pluie ; les Nâgas, prenant des formes hideuses, essayèrent de toutes parts de l’épouvanter. Lui-même (le roi) exhala de la fumée et du feu, lançant mille imprécations contre lui. Le thêrô ayant, par sa puissance surnaturelle, repoussé tous ces épouvantails, s’adressa au roi des Nâgas en lui manifestant sa force supérieure :

« Le monde avec tous les dieux aurait beau réunir tous ses efforts, il ne serait pas capable de faire naître en moi la crainte. Tu pourrais, ô grand Nâga, lancer sur moi la terre avec ses mers et ses montagnes, tu ne parviendrais pas à faire naître en moi la crainte. Cesse donc, ô roi des serpents, de causer la destruction des moissons. » Ces paroles l’ayant fait rentrer dans le calme, le thêrô lui enseigna la loi. Alors le roi des Nâgas fut établi dans la règle morale des (trois) refuges. Il en fut de même de quatre-vingt-quatre mille serpents et de bon nombre de Gandabbas, de Yakkas et de Kumbhandakas de l’Himavat.

« Un Yakka, nommé Panchakô, avec sa Yakkî Harîtâ et leurs cinq cents fils, obtinrent le premier degré (çrôta âpatti) : « Ne vous livrez plus désormais comme autrefois à la colère et à l’orgueil ; ne détruisez plus les moissons ; cherchez le bien-être des créatures, soyez compatissants pour tous les êtres ; que les hommes habitent en paix. » Telle fut l’exhortation qu’il leur adressa, et ils s’y conformèrent.