Aller au contenu

Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1066

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
486
DÉCEMBRE 1865.

« Ceux-là donc, ayant accompli ce qu’ils avaient à faire, ayant honoré avec la tête les pieds de l’âyushmat Ananda, dirent : « Puisque Bhagavat, arrivé au terme de toutes ses bonnes actions, est entré antérieurement dans le nirvana complet, que le précepteur donne une instruction, car nous devons entrer les premiers[1] dans le nirvana complet, nous désirons ne point voir le précepteur entrer dans le nirvana complet. » — Le sthavira repartit : « Mon fils[2], Bhagavat, après avoir remis le dépôt de son enseignement à l’âyushmat Mahâkaçyapa, est entré dans le nirvana complet. Le sthavira Mahâkaçyapa à son tour, me l’ayant remis, me dit : Maintenant, quand je serai entré dans le nirvana complet, surveille avec soin cet enseignement. — Bhagavat a dit : Le pays de Kashmir[3]

    aux circonstances de temps et de lieu dans lesquelles s’accomplit la conversion des disciples d’Ananda, la trace obscure d’un schisme mal dissimulé.

  1. Il y a dans le texte sngar « premièrement. » On pourrait traduire avant que nous entrions, sens plus satisfaisant en lui-même, mais qui s’accorderait moins bien, soit avec la construction de la phrase tibétaine, soit avec le sens de celle qui suit. Bhagavat est le Buddha, et Mahâkaçyapa, son premier successeur.
  2. Le texte porte bu, à peine lisible. Cette expression fils (bu) qui ouvre le discours et est reproduite dans la conclusion nous prouve (comme l’ensemble le démontre) qu’il est adressé tout entier au seul Madhyantika, et cependant c’est la réponse d’Ananda aux cinq cents disciples. — Il y a un peu d’incohérence dans cette partie du récit.
  3. En tibétain, kha chhé « grande bouche, » nom qui paraît être seulement la prononciation populaire du sanscrit kaçmira, défiguré de manière à donner un sens plus ou moins conforme à l’idée qu’on se faisait du pays ou aux traditions dont il était le sujet.