Aller au contenu

Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1071

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
491
DU BUDDHISME DANS LE KASHMIR.

à lancer sur lui des amas[1] de pointes de rochers, de grandes flèches, des amas d’armes aiguës, des haches d’armes : le tout tomba près du sthavira en pluie de fleurs. Alors ils dirent : « Cet être semblable au sommet d’une montagne couverte de neige, et comme brillant de l’éclat du soleil, en restant fermement assis, anéantit et rend invisibles, à mesure qu’elles arrivent, toutes ces pointes de rochers[2] ; quand tombe une averse qui balaye tout, il la fait arriver en pluie de fleurs de toutes sortes ; s’il tombe du ciel une pluie de flèches, ce ne sont que guirlandes de fleurs qui couvrent le sol.

Ensuite, comme il était assis dans un calme parfait, plongé dans la contemplation de Maitrêya, que le feu ne le brûlait pas, que ni les armes ni le poison ne pouvaient s’attacher à son corps et y pénétrer, les Nâgas furent émerveillés. Puis ces Nâgas, étant venus près du sthavira, lui dirent : « Vénérable, qu’ordonnes-tu ? » — Le sthavira repartit :

  1. Cette énumération présente deux fois le groupe (rtsegchig རྩེགཙིག​), dont la division, incertaine la première fois, est la deuxième fois assez bien indiquée sous la forme rtse-gchig (une seule pointe), mais rtseg signifiant « accumulation, » si l’on divise les lettres ainsi, rtseg-chig, on aura rdo-rdje rtség-chig (un amas de pierres, pierres sur pierres), mts’ôn rtsêg-chig (un amas d’armes, armes sur armes), ce qui est bien préférable. Il faut donc lire ; རྩེག་ཙིག​ (rtsêg-chig), et non རྩེ་གཙིག​ (rtsê-gchig).
  2. La phrase paraît assez claire ; mais la construction en est embarrassée. Je traduis ainsi mot à mot en latin : « Nivei montis vertice illo quidem sub solis radiis firmiter sedente, montium vertices illi omnes certe haud (jam) esse, quum advenerunt, haud conspici (ou ita ut conspici possint). »