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Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1079

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DU BUDDHISME DANS LE KASHMIR.

sanscrite, et il ne paraît pas qu’il appartienne à aucune de ces deux langues. Le dictionnaire sanscrit-tibétain intitulé Mahâvyutpatti renferme une liste des rois des Nâgas. On trouve dans cette énumération très-longue le terme Hulu-Hulu, avec le correspondant sanscrit Hulura, et les variantes Huluḍa et Huluṇḍa. Il n’est pas douteux que ce nom est bien celui que nous avons dans le Kandjur. L’insertion de la nasale est facultative ; le d cérébral est connu pour se confondre avec la lettre r : Hulunta. Uluta, Ulada, Uluṇḍa, Ulura sont évidemment diverses formes d’un même mot. La signification en est fort douteuse, et c’est peut-être par ce motif que les Tibétains, au lieu de le traduire suivant leur habitude constante, se sont bornés à le transcrire. Il n’est pas probable qu’il soit sanscrit, et il pourrait bien être un mot local, propre au Kashmir. On s’expliquerait ainsi les diverses lectures qui en existent[1]. Immédiatement après le nom de Hulu, notre dictionnaire donne le terme Huluka ou Uluka : on pourrait le considérer comme une variante du précédent, et essayer de l’y rattacher ; mais comme il est accompagné d’une traduction tibétaine Gsal.mthong (clairvoyant ou regard brillant), on hésite à les rapprocher ; car si l’on a bien trouvé une traduction pour l’un, par quelle raison l’autre en serait-il privé[2] ?

  1. Le terme Hulura ou Ulura ne serait-il pas la forme primitive du nom Vular ou Valer que porte aujourd’hui un des lacs du Kashmir dans lequel on a cru reconnaître le lac d’Aravâlô (Aravâladaha) cité dans le Mâhâvanso (ch. xii, 11) ?
  2. Il y a en sanscrit une racine huḍ (hur), qui signifie « accumuler,