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Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1080

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DÉCEMBRE 1865.

Le nom d’Aravâlô, le roi des Nâgas du Mahâvanso, se trouve aussi dans le Mahâvyutpatti, et vient immédiatement à la suite des précédents : il est traduit par le composé tibétain brtsêgs-rgyas (élevé, étendu, ou étendu en hauteur). Quant au mot sanscrit-pâli Aravâlô, sa signification est très-incertaine : on ne pourrait arriver, en cherchant à l’interpréter, qu’à des résultats fort douteux, et surtout il serait très-difficile de trouver le sens indiqué par le tibétain. L’identité des personnages appelés Hulunta et Aravâlô est donc très-peu certaine ; et même, d’après le dictionnaire Mahavyutpatti, qui cependant les rapproche l’un de l’autre, on devrait les considérer comme tout à fait distincts. Ils n’ont de commun que leur qualité de rois des Nâgas.

C’est seulement par cette qualité que Hiouen-Thsang désigne l’adversaire de Madhyântika : il n’en dit pas le nom. Autant en fait Târânâtha, à en ju-

    être submergé ; » cette dernière signification convient très-bien à un serpent d’eau ; la première s’accorde avec le sens d’un des mots tibétains par lesquels on traduit le nom d’Aravâlô. Je ne sais si l’on peut faire venir de cette racine le nom de Hul-unta ou Huluḍa. Une autre racine hul signifie « aller, cacher, frapper, tuer : » ces significations ne répondent point à la traduction tibétaine du nom de Huluka. Cependant, si les mots Hulata et Huluka sont sanscrits (ce dont je ne suis pas persuadé), on ne peut pas les faire dériver d’une racine autre que hul et peut-être hud. Les sens de « amasser » (les eaux) « être plongé » (dans les eaux) « couvrir » (d’eau), « frapper, tuer » (par la pluie, la tempête et l’inondation), conviendraient très-bien à des Nâgas ou serpents d’eau, et rentrent dans l’ordre d’idées que comporte le récit du Mahâvanso. Le sens de « regard brillant » attribué par la traduction tibétaine à Huluka convient aussi très-bien à des serpents et rappelle le grec δράκων.