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Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1102

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DÉCEMBRE 1865.

auraient observée pendant cent ans. Mais il y a plus : il existe un témoignage contre l’opinion reçue, témoignage douteux, il faut l’avouer, mais qu’il n’est pas permis de négliger. Le Mahâvanso, après avoir raconté le deuxième concile (tenu à Vaïçâlî sous Kâla-Açôka), commence l’énumération des sectes buddhiques par cette déclaration :

Êkô thêravâdô sô âdivassasatê ahu[1].

Una sthavirorum discordia hæc primo sæculo fuit.

Cette seule division entre les thêrôs exista dans le premier siècle.

Burnouf, dans la liste qu’il a dressée des écoles selon les buddhistes du Sud, cite cette école comme réelle, quoique non désignée[2] ; en quoi il se montre d’accord avec G. Turnour. M. Kœppen considère le texte de tout ce passage du Mahâvanso comme corrompu[3], et, quant à la phrase ci-dessus, il propose de la traduire ainsi :

La seule école des Sthaviras exista dans le premier siècle[4].

Ce qui nous ramènerait à l’assertion des buddhistes du Nord, et mettrait d’accord les deux branches du buddhisme. Cette explication de M. Kœppen est au moins très-ingénieuse ; elle peut fort bien se défendre ; elle a seulement contre elle l’autorité de Burnouf et celle de Turnour qui, sans doute, inter-

  1. Mahâvanso, ch. v, 2.
  2. Lotus de la bonne loi, p. 357 (appendice).
  3. Die Religion des Buddha, I, p. 153, note 1.
  4. Ibid. p. 156, note 1.