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Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1103

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DU BUDDHISME DANS LE KASHMIR.

prétait le texte de la même manière que les docteurs cingalais. Si l’interprétation ancienne et, je puis le dire, traditionnelle est conservée, ne pourrait-on pas retrouver la scission à laquelle le Mahâvanso fait une allusion, du reste fort obscure, dans la lutte dont les buddhistes du Nord semblent indiquer l’existence entre Çânavâsika et Madhyântika ? Ce serait aussi un moyen d’accorder le Nord et le Sud. Dans tous les cas, il paraît impossible d’admettre que tant de schismes aient éclaté dans le iie siècle sans qu’aucun se soit manifesté dans le ier ; il en a certainement existé dans cette première période ; ils ont été moins graves, plus promptement étouffés que ceux des âges suivants ; mais rien n’empêche de croire que quelques-uns ont pu avoir un certain éclat, et entraîner d’assez graves conséquences, sans cependant diviser d’une manière profonde et irrévocable la société buddhique. Cependant, s’il est admis que, par erreur involontaire, ou par falsification, les faits ont été dénaturés dans leur forme et transposés dans le temps, il faut faire descendre l’introduction du buddhisme à Kashmir de l’an 50 à l’an 110 du Nirvâna, et au deuxième concile tenu à Vaïçâlî, à l’époque de la première scission avouée qui se produisit dans le buddhisme.

Le concile tenu à Vaïçâlî par l’ordre du roi Açôka, pour mettre un terme à des discussions dont le sujet paraît avoir été en général fort puéril, n’avait guère atteint son but. Les religieux disputaient plus que