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Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1104

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DÉCEMBRE 1865.

jamais. Pour en finir, Açôka les fit voter ; l’effet de cette opération fut de séparer nettement les éléments contraires ; et il se forma deux écoles : l’une, composée des religieux les plus nombreux et, paraît-il, les plus jeunes, prit le nom de Mahâsanghikas (ceux de la grande assemblée) ; l’autre, composée de la minorité, mais des membres les plus âgés, prit le nom de Sthaviras. Ce fut, dit la tradition, la première scission du buddhisme, et toutes les autres en sont dérivées. De gré ou de force, les sthaviras ayant quitté la place auraient été chercher un nouveau théâtre pour leur activité religieuse : les contrées de l’Himalaya et spécialement le Kashmir leur auraient donné un asile ; de là vient que le nom d’Haimavatâ (l’école des montagnes de neige) a été adopté par une de leurs subdivisions, et même semble avoir été appliqué dans l’origine à la secte tout entière[1].

Le Mahâvanso, dans la célèbre énumération qu’il donne des écoles buddhiques, ne parle pas de celle des sthaviras, quoiqu’il nomme les haimavatas. Mais il cite, et en premier lieu, l’école des mahâsanghikas dont il fait remonter l’origine au deuxième concile tenu à Vaïçâlî sous Kâla-Acôka, en quoi il est d’accord avec les buddhistes du Nord. Cependant, il y a une différence importante dans la manière dont la scission est envisagée de part et d’autre.

  1. Samayavadhôparachanachakra dans Wassilief, I, p. 230, note 2. — Liste des dix-huit écoles schismatiques, etc. par M. Stanislas Julien. (Journal asiat. oct.-nov. 1859, liste A, 38-39, page 339 et passim.)