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Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1106

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DÉCEMBRE 1865.

principes, reste ce qu’elle était, et qu’il suffit de donner un nom nouveau à la nouvelle école que la minorité vient d’inaugurer. Toutefois le nom de thêrôs, correspondant du sanscrit sthavira, s’applique de lui-même à la majorité ; car nous voyons ce mot désigner constamment la portion saine et respectable de la communauté buddhique ; et sur ce point encore, il semble que l’accord entre les buddhistes du Nord et ceux du Sud ne soit pas très-bien établi ; mais l’expression thêrô ou sthavira paraît avoir eu différentes acceptions, et il importe de l’examiner.

Le mot sthavira (pâli thêrô) signifie « vieillard ; » il vient de la racine sthâ (se tenir debout), et indique soit la rigidité des membres que l’âge apporte en enlevant l’agilité, soit la fermeté de caractère et la ténacité d’habitudes qui succèdent ou sont censées succéder à la légèreté de la jeunesse. Ce terme s’emploie proprement pour désigner une portion des membres de l’association buddhique, les plus âgés, les plus dignes : c’est un terme de distinction qui, dans le Mahâvanso, semble parfois s’étendre à tous les religieux lorsque rien ne vient troubler l’ordre, mais qui, en cas de désaccord, est réservé aux seuls membres orthodoxes : ainsi les dix mille religieux excommuniés dans le deuxième concile ne sont appelés que bhikku (religieux), quelquefois avec la qualification de méchants (pâpabhikku), tandis que leurs adversaires sont les thêrôs. Bhikku est le terme général : thêrô désigne la meilleure partie, la fleur des bhikkus.