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Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1108

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DÉCEMBRE 1865.

texte le mot sthavira employé concurremment avec le mot âyushmat, qui signifie « doué d’une longue vie, » et qui peut être considéré comme le synonyme de sthavira dans l’acception de « vieillard, » mais non pas dans celle de « vicaire. » Il est même à remarquer que dans le texte du Kandjur, objet de notre étude, le titre d’âyushmat est appliqué seul aux personnages cités en dernier lieu ; Kaçyapa et Ananda sont désignés tantôt par le mot sthavira, tantôt par le mot âyushmat ; Madhyântika seul est constamment appelé un sthavira. D’où vient cette particularité ?

Tient-elle à l’acception de « vicaire, lieutenant » attribuée au moi sthavira, et qu’on aurait maintenue, sur laquelle on aurait appuyé avec soin dans le Kashmir, pour donner une plus grande autorité au docteur qui y apporta le buddhisme, en vue de faire de lui un représentant officiel de la religion ? Ou bien vient-elle de ce que Madhyântika aurait été véritablement le chef de l’école dite des Sthaviras, de ce que son nom figurerait en quelque sorte et personnifierait cette école ?

Quoi que fassent et disent les buddhistes pour rattacher l’école des Sthaviras aux sthaviras du premier siècle, et dût-on même admettre leurs raisons, il est difficile de croire que le nom de l’école dite des Sthaviras soit le même que celui des anciens sthaviras. Aussi a-t-on proposé pour expliquer le nom de cette école des interprétations nouvelles : Burnouf a traduit : Ceux qui ont des habitations fixes[1]. Il ne serait

  1. Introduction à l’Hist. du buddh. indien, 446-447. Cette interpré-