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Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1111

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DU BUDDHISME DANS LE KASHMIR.

de cette confusion aient disparu ; il en reste cependant quelque chose, la diversité des explications que l’on donne du nom des sthaviras. Ainsi les Chinois expliquent le mot sthavira par « vieillard, ancien » (chang-tso)[1], et par là ils remontent jusqu’au premier siècle de l’ère buddhique, aux premiers sthaviras. Les Tibétains, en l’interprétant par « lieutenant, vicaire, » paraissent remonter seulement au iie siècle de l’ère buddhique, à la création de l’école des Sthaviras par laquelle surtout le buddhisme a pénétré dans le Kashmir, et de là dans le Tibet.

L’Himavat, nous dit-on, fut l’asile des Sthaviras exilés ; cette expression Himavat désigne toute la bande de territoire qui longe la chaîne de l’Himalaya, ou la plus grande partie de cette bande ; le Kashmir semble devoir y être compris ; mais d’après le Mahâvanso, il serait en dehors, puisque cette chronique distingue soigneusement la conversion de l’Himavat de celle de Kasmîra et de Gandhâra. Kasmîra et Gandhâra désignent apparemment le point où cesse l’Himavat et où commence la région d’Occident ; et, géographiquement, le Kashmir peut être considéré comme le point intermédiaire des deux contrées. Du reste Kasmîra n’est point tout à fait exclu de la désignation d’Himavat ; car, dans le récit pâli de la conversion de ce pays, il est question de quatre-vingt-quatre mille serpents de l’Himavat persuadés par la parole de Madhyântika. Et cependant la conver-

  1. Journ. asiat. oct.-nov. 1859, art. de M. Stanislas Julien, p. 347, no 1 et passim.