Aller au contenu

Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1143

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
563
OBSERVATIONS D’ÉPIGRAPHIE HÉBRAÏQUE.

נתן je proposai de lire נָתַן ou יִתֵּן[1], en donnant une certaine préférence à יִתֵּן. Bien que plausible, cette explication n’offrait pas cependant le caractère absolument plan que présente le reste de l’inscription. M. Frankel a eu ici une idée singulière. Il veut lire .....יחו שלום במקום הזה : « Que Jehova, qui est la paix, [habite] en ce lieu, etc… » Cela est assurément bien peu naturel ; je remercie toutefois M. Frankel d’être revenu sur ce passage, car c’est en lisant ses observations à ce sujet que je suis arrivé à une lecture et à une interprétation du passage en question, qui est sûrement la vraie. Il faut lire indubitablement .....יהי שלומ : « Que la paix soit en ce lieu, etc… » Cela est si simple et si conforme aux habitudes de l’épigraphie hébraïque, que je ne conçois pas comment je ne suis pas arrivé de prime abord à cette idée. J’ai pour circonstance atténuante le passage d’Aggée, qui me préoccupait exclusivement, et la grandeur un peu insolite du second י. M. Lévy et M. Geiger sont arrivés de leur côté à la même idée.

M. Frankel croit pouvoir citer quelques exemples anciens de שָׁלוֹם, employé comme nom propre. Lors même que les exemples qu’il cite ou qu’il a en vue seraient démonstratifs (ce qui est douteux, la vraie lecture étant peut-être שַׁלּוּם), l’hypothèse que je propose sur le nom Schalom ben-Levi dans le

  1. M. Frankel veut voir une faute d’impression « évidente » dans יֻתַן. Il n’a pas songé que la forme du futur hophal יֻתַּן est usitée. (V. Gesenius, Thesaurus, p. 928.)