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Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1144

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DÉCEMBRE 1865.

voyage de Rabbi Samuel bar-Simson n’en garderait pas moins sa vraisemblance. Le nom de Schalom est porté aujourd’hui par beaucoup de juifs ; mais c’est peut-être une altération de Schalloum.

La lecture du nom propre יוסה est approuvée par les trois savants israélites allemands, et en particulier confirmée par M. Frankel. M. de Saulcy élève ici des objections. Il doute d’abord que les noms de José et Joseph soient identiques. Mais c’est là un doute qu’il abandonnera, j’espère, devant les démonstrations données par M. Frankel. José est une altération palestinienne du nom de Joseph. Le même individu s’appelait Joseph à Babylone et José en Palestine. Dans les manuscrits anciens du Nouveau-Testament, les noms Ἰωσής et Ἰωσήφ s’emploient indifféremment pour le même personnage[1]. Nous citerons bientôt un exemple du même genre tiré du Pirké Avoth. Enfin, on trouve dans les papiers de Peiresc l’épitaphe d’un Syrien chrétien, émigré en Gaule, du nom de ⲒⲰⲤⲎⲤ[2] ; or un chrétien n’a pu prendre un tel nom que comme synonyme de Joseph. La lecture יוטה proposée par M. de Saulcy, outre qu’elle ne donne aucun sens, est paléographiquement bien moins satisfaisante que יוסה. En effet, la troisième lettre est sûrement un ס, comme le prouve la comparaison avec le nom יוסף dans

  1. Voir Winer, Bibl. Realwœrlerbuch, au mot Joses ; J. C. M. Laurent, Neutestamentliche Studien (Gotha, 1866), p. 168-169 ; Lightfoot, Horœ hebr. in Act. Apost. i, 23.
  2. Leblant, Inscr. chrét. de la Gaule, n° 521.