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Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1145

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OBSERVATIONS D’ÉPIGRAPHIE HÉBRAÏQUE.

l’inscription du « Tombeau de saint Jacques[1]. » Je sais que la forme יוסי est bien plus fréquente que יוסה. Cette deuxième forme cependant est employée dans le Talmud de Jérusalem. M. Frankel, talmudiste si exercé, déclare en connaître des exemples, aussi bien que de la forme ייסא et ייסה.

Quant à la date où l’on commença à employer cette forme écourtée du nom de Joseph, M. de Saulcy voudrait la reculer le plus possible. Il cite deux personnages du second siècle avant Jésus-Christ, qui sont désignés dans quelques textes rabbiniques par le nom de José. Mais il faut remarquer que de telles particularités d’orthographe n’ont de force probante que pour l’époque de la rédaction des textes où elles se trouvent. La preuve, c’est que les deux personnages cités par M. de Saulcy, Joseph ben-Joézer de Séréda et Joseph ben-Johanan de Jérusalem, sont indifféremment appelés Joseph (יוסף) ou José (יוסי) dans les meilleurs textes, en particulier dans le Pirké Avoth (ch. I, § 4, p. 5, 6 de l’édition de Philippe d’Aquin).

En ce qui concerne le sens du mot שקוף, « linteau, » je ne peux admettre les observations de M. de Saulcy. משקוף ne signifie pas « fenêtre ou baie ; » le sens radical de שקף n’est pas « regarder. » On peut s’en convaincre en consultant Gesenius, Thesaurus, p. 1477-1478, et Buxtorf, Lex. chald. talm. et rabb. col. 2517-2518.

  1. M. de Vogüé, Le Temple de Jérusalem, p. 45 et 130, et pl. xxxvii, fig. I, et dans la Revue archéologique, avril 1865, p. 326-327.