Aller au contenu

Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/788

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
208
AOÛT-SEPTEMBRE 1865.

en effet, ce qu’on savait d’eux se bornait à quelques lignes de Strabon : Νῦν δ’ἤδη καθ’αὑτοὺς συνεστῶτες οἱ Πέρσαι βασιλέας ἔχουσιν ὑπηκόους ἑτέροις βασιλεῦσι, πρώτερον μὲν Μακεδόσι, νῦν δὲ Παρθυαίοις[1]. « Maintenant les Perses, s’étant reconstitués chez eux, ont des rois vassaux d’autres rois, d’abord des Macédoniens et aujourd’hui des Parthes. »

Ce rétablissement d’une histoire qui n’a pas laissé d’autres traces pourra peut-être jeter un jour nouveau sur l’origine de la dynastie sassanide et faire modifier les idées généralement reçues à ce sujet. En effet, la présence des noms d’Artaxerce, de Cavadès, de Papec, répétés plus tard dans la liste des Sassanides, parmi ces régents héréditaires de la Perse, semblerait prouver que c’était à cette même famille que se rattachait Papec ou Babec, grand-père maternel d’Artaxerce Ier et gouverneur de la province de Fars, ainsi qu’intendant de tous les temples du feu de l’empire, d’après les écrivains de l’Orient. Il est vrai que les auteurs grecs et latins veulent, au contraire, que le gouverneur de la Perse, grand-père ou père adoptif d’Artaxerce, se soit nommé Sassan et que le nom de Papec ait appartenu à l’homme de condition vulgaire, père naturel du fondateur de la nouvelle monarchie persane[2]. Mais, comme on le voit, nos monnaies donnent une plus

  1. Strab. XV, p. 736.
  2. Voyez dans M. de Sacy (Mémoire sur quelques antiquités de la Perse, p. 32, 167 et 274) les différents récits sur l’origine d’Artaxerce Ier.