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Page:Journal asiatique, série 9, tome 1-2.djvu/407

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UN TEXTE INÉDIT D’ASSURBANIPAL.

28. (ilu) guškin (tur-da). Le groupe tur-da, qui semble avoir été prononcé banda (W. A. I., V, 23, 33) s’explique par daddû, ṣiḫru, lakû, c’est-à-dire par des équivalents de mâru, aplu, « fils » (W. A. I., l. c., 29), d’où il résulte que le dieu guškin banda veut dire le dieu « fils d’or », ou le dieu dont le symbole et attribut caractéristique est l’or. Cf. Jensen, Kosmologie, p. 78. En dehors du cercle sublime des grands dieux, il y avait toute une foule de divinités inférieures, ou plutôt de génies, qui présidaient aux côtés divers de la vie journalière du peuple. Nous avons déjà signalé l’existence d’un dieu Dullum (J. R. A. S., juillet 1891), c’est-à-dire le « dieu ouvrier » par excellence ; et maintenant c’est le dieu d’or, dont le roi utilise l’assistance dans le travail de sa prédilection. De la même façon, Sennachérib[1] fait sculpter des figures d’Aššur et des grands dieux ina šipir  ; nous avons là un génie qui appartient sans doute au même cénacle que notre fils d’or, mais dont le vrai nom et le caractère restent encore à déterminer[2].

29. kikiṭṭê. Cette valeur du groupe est appuyée sur la correspondance de W. A. I. IV, 60*, 9 a, (amêlu) ina kikiṭṭî kišti ul ipṭur, avec W. A. I., 47, 38 a, qui répète la phrase de cette manière : (amêlu) ina , kišṭi ul ipṭur, en ajoutant la glose nipiši. Dans ce cas, si nipiši vient de la racine êpišu, kikiṭṭî ašiputi voudrait dire des actes magiques.

  1. K 5413 A, l. 10.
  2. Le dieu Ḫani, qui se rencontre sur un cylindre mutilé du même roi (K 1635), où il est aussi question d’une figure d’Aššur, semble avoir été une forme de Nabû . Nous le retrouvons aussi parmi les dieux qui vont en présence d’Aššur (ilâni ša ina pân Aššur illaku), K 1356, l. 28.