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DOGMATIQUE BOUDDHIQUE.

tion, — nous venons tout à l’heure que ce terme est peut-être inexact, — du moins la survie de quelque chose.

Lorsque la question se pose des destinées de l’homme après la mort, la doctrine condamnée n’est

    le Tathāgata. — On ne peut parler de l’existence, de la non-existence, de l’existence et de la non-existence combinées que s’il y a rūpa, vedanā, saññā… quelque chose en un mot : or le Tathāgata n’est ni rūpa, ni vedanā… (Saṁ. N., IV, 385. 18). — Je crois l’interprétation des Mādhyamikas conforme à l’esprit des textes pālis. Écoutons Nāgārjuna et Candrakīrti (Madh. vrtti, xxv, 21) :

    yadi kasya cit padārthasya kaç cit svabhāvo bhavet, tasya bhāvābhāvakalpanāt syur etā dṛṣṭayaḥ. yadā tu saṁsāranirvāṣayor aviçesaḥ pratipāditaḥ, tadā

    çūnyeṣu sarvadharmeṣu kim anantaṁ ? kim antavat ?
    kim anantam antavac ca ? nānantaṁ nāntavac ca kim ?
    kiṁ tad eva ? kim anyat ? kim çāçvataṁ ? kim acāçvatam ?
    acāçvataṁ çāçvataṁ ca ? kiṁ vā nobhayam apy ataḥ ?

    D. — Abordons enfin le texte le plus gênant pour notre thèse : c’est la discussion de Sāriputta et de Yamaka [Saṁ. N., 111, 109 = Oldenberg, 284) : « Un moine nommé Yamaka avait embrassé l’opinion hérétique : j’entends la doctrine prêchée par le Sublime en ce sens qu’un moine, qui est libre de péchés, quand son corps se brise, est anéanti, disparaît, n’existe pas au delà de la mort ». Çāripūtra discute cette opinion à la manière des Mādhyamikas : le Tathāgata, l’actuel Tathāgata, est-il la forme ? est-il dans la forme, est-il indépendant de la forme ? — Nāgārjuna se demandera : ātmā rūpam ? ātmā rupād anyaḥ ? ātmā rūpe ? ātmani rūpam ? rūpavān ātmā(a) ? — La conclusion est la même dans le Sutta pāli et

    (a). Comparer Saṁ. N., III, 4. 17, 42. 19, 164. 29 ; Majjh. N. I, 300. 7, etc. — Mahāvyutpatti, § 208. — Mādhyamikasūtras, xxii, 1 : « skandhā na, nānyaḥ skandhebhyo, nāsmin skandhā, na teṣu saḥ, tathāgataḥ skandhavān na : katamo’tra tathāgataḥ ? » C’est le pañcadhā vicāra (xxiii, 5). — Comp. x, 14 (p. 72. 14, édit. Calcutta, et ibid. p. 126. 28.)