phénicien en ks serait resté un mystère impénétrable, si les très anciens alphabets de Caere (Cervetri) et de Calle ne nous avaient pas appris que la forme archaïque de cette lettre était . La forme matérielle est trop chargée pour être d’une seule pièce ; il faut nécessairement y chercher une aspirée et une sifflante. Les deux côtés parallèles rappellent du premier coup le Η grec qui, aux hautes époques, s’employait couramment comme une gutturale ; c’est entre ces deux lignes qu’on a intercalé le samek phénicien 𐤎 dont la ligne moyenne coïncide avec celle du Η. Il y avait donc en réalité Η + 𐤎 = khs, ks. Plus tard, les lignes des côtés parallèles du carré ont été éliminées par besoin de simplification ; alors le 𐤎 dégagé a conservé à lui seul la valeur de l’ensemble.
L’objet que s’est proposé l’auteur n’est pas de faire une grammaire au moyen de laquelle on puisse apprendre l’arménien, mais d’expliquer l’arménien à l’aide de la grammaire comparée : le titre l’indique nettement ; il s’agit d’une grammaire comparée de l’arménien, la première qu’on ait faite pour cet idiome.
La langue étudiée est exclusivement l’arménien classique au sens le plus strict du mot, c’est-à-dire la langue des parties anciennes de la traduction des livres saints, surtout de l’Évangile, et de quelques auteurs très anciens qui la reproduisent ; c’est ce que les Arméniens appellent la langue des traducteurs. M. Meillet ne discute jamais les particularités des auteurs postérieurs, estimant que l’étude de ces diver-