Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/52

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tous les individus, qui sommeillaient en repos dans les maisons qui bordaient les rues par lesquelles nous avons passé, ont été éveillés en sursaut. En descendant du carosse, je fis un faux pas et tombai à genoux au pied de la vierge ; ça été la première fois que je me sois agenouillé devant une idole.

L’on était à peine levé dans l’auberge, lorsque nous y entrâmes ; nous demandâmes à déjeûner ; la maîtresse était couchée dans un coin de la cuisine, et de son lit donnait des ordres à ses domestiques ; elle me parut ne pas être de ces femmes qui mènent la barque, comme l’on dit, lorsque le mari s’occupe d’autre chose ; au contraire, sa bêtise me convainquit de mon premier sentiment ; et lorsqu’elle fut levée, sa physionomie ne démentit pas ce que j’avais pensé d’elle.

Un Allemand, de la figure la plus