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JOURNAL DE GOUVERNEUR MORRIS.

autrichiennes actuellement dans les Pays-Bas s’élèvent à 60,000 hommes, et qu’il y a environ 20,000 Prussiens dans leur voisinage. Il fixe à 36,000 hommes le nombre des troupes prussiennes en marche, et à 14,000 celles de Hesse et de Brunswick. Il suppose qu’il y en a 20,000 dans le Brisgau, y compris celles qui s’y rendent, et le contingent de l’Empire, qui devrait être de 50,000, n’est que de 30,000. Il déclare donc qu’il y a une armée de 200,000 hommes, sans compter ni la seconde ligne des troupes autrichiennes ni les émigrés français, qui s’élèvent à au moins 20,000 hommes.


20 mai. — Je suis sans nouvelles de M. Dumouriez, bien que je lui aie adressé hier une note, renfermant une copie de mes lettres de créance, lui demander quand je dois être présenté. J’examine mes chevaux, qui viennent d’arriver d’Angleterre, puis je me rends chez M. de Montmorin, où je dîne. Le comte de Goltz arrive ; il doit partir dans quelques jours avec M. Blumendorf, le chargé d’affaires impérial, et d’autres membres du corps diplomatique. Il affirme que toutes les troupes prussiennes seront arrivées pour la mi-juin. Je me rends ensuite chez l’ambassadeur d’Angleterre. Nous apprenons que l’Assemblée a décrété d’accusation le juge de paix, qui, dans l’exercice de ses fonctions, avait cité quelques-uns de ses membres. Aujourd’hui Roubit, le tailleur, m’apporte de la dentelle pour livrée à examiner, et comme il est officier dans la garde nationale, il parle politique. Il dit que la garde est très montée. Il parle du ministère actuel comme d’un ramassis de coquins et du club des Jacobins, comme comprenant les plus abominables tyrans. L’ancien régime dont on se plaignait tant, n’a jamais, dit-il, jeté une telle perturbation dans sa vie, mais le système actuel rend toute société intolérable, soit en lui causant un mal réel, soit par la crainte constante de maux à venir.