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Page:Journal de Littérature, des Sciences et des Arts, tome 2, 1783.djvu/417

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dinier d’un voiſin de ſon grand-père, qui à la vérité juſtifie un peu cette inclination par ſon mérite. Il a beaucoup de talens, entr’autres celui de la muſique, il en fait ſouvent avec Anna, & c’eſt à ces petits concerts que leur amour prend naissance. La grand’-mère s’apperçoit de cette paſſion dès ſon origine ; mais loin de chercher à la combattre de front, elle préfère avec raison, d’employer les moyens les plus doux pour ramener ſa petite-fille, &, ſe ſert d’abord de l’éloignement. Anna elle-même, craint de ſe livrer à ſon penchant, lorsque Lord Stanhope, chez qui le jeune homme étoit jardinier, croyant avoir perdu ſon fils, qui s’étoit fait paſſer pour mort, & qu’il avoit voulu faire épouſer à Anna, dont il avoit été refuſé, adopte celui-ci, qu’elle épouſe à ſa grande ſatisfaction & du conſentement de ſes parens ».

« Anna Rose-Trée nous apprend tout cela par ſes lettres à Emilie Ridge, son amie, à qui elle raconte aussi, que ſa grand’mère l’a inſtruite de la fin de ſa mère, conduite au tombeau par les mauvais traitemens de ſon père, qu’elle avoit épouſé malgré elle. Elle ignore le ſort de ce père malheureux, & ne ſçait pas même s’il exiſte encore ; mais ſon amie le re-