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Page:Journal de Seine-et-Marne, numéro 28, 26 janvier 1839.djvu/3

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Croyant le reconnaître à ses nobles refrains,
Ne s’apercevra pas qu’il a changé de main.
Il se ranime encore à la voix des trompettes ;
Et le siècle des héros est celui des poètes.
Qu’un grand homme paraisse, et pour orner son front
Autour de lui bientôt les palmes fleuriront.
Victoire ! Liberté ! ces mots pleins d’harmonie,
Dès l’enfance, ô Lebrun, bercèrent ton génie.
Prenant soudain l’essor comme l’aigle français,
Il marqua tous ses pas par de nouveaux succès,
Et suivit tour à tour dans sa course rapide
Les traces de Pindare et celles d’Euripide.
Si tu peins les malheurs et les crimes des rois,
Quel spectacle terrible et touchant à la fois
Enchante les esprits de la foule attentive !
Quand loin, de son cachot, une reine captive
Vient un moment sourire à la clarté du jour,
Lorsque par des accents de douleur et d’amour
Elle fait ses adieux, et, mourant jeune encore,
Parmi ses meurtriers voit l’ingrat qu’elle adore ;
On voudrait applaudir, mais le bruit des bravos
Est sans cesse étouffé par celui des sanglots.
Si des temps plus voisins rappellent ta pensée,
À flatter le malheur si ta muse empressée