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Page:Journal de Seine-et-Marne, numéro 28, 26 janvier 1839.djvu/4

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Console dans l’exil Napoléon mourant,
La gloire qui le pleure, à ta gloire accourant,
Partage sur vos fronts sa couronne immortelle.
Quand on la chante ainsi, n’est-on pas digne d’elle ?
Prêtre des demi-Dieux, sur leur berceau sacré,
Tu t’enivras de l’air qu’ils avaient respiré.
Dans la Grèce encor belle, au sein de l’esclavage,
Quand tu poursuis le cours d’un long pèlerinage,
Chacun de ses débris réclame ton encens.
Le pâtre montagnard, au bruit de tes accents,
Frappé d’un saint respect, s’incline vers la terre
Et croit se prosterner devant l’ombre d’Homère.
Ne laisse pas languir ton luth mélodieux ;
Entouré d’une foule et d’un bruit odieux,
À Paris vainement tu poursuis tes pensées,
Qui d’objets en objets s’égarent dispersées.
Ah ! reviens parmi nous. Aux lares paternels
Reviens des doctes sœurs confier les autels.
L’automne fugitive à ton aspect s’arrête
Et les derniers beaux jours vont briller sur ta tête.
Lebrun, prends tes pinceaux, prépare tes couleurs,
C’est ici qu’au milieu des gazons et des fleurs
La muse bucolique avec plaisir se joue.
Oh ! qu’il plaît à mon cœur, le cygne de Mantoue,