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Page:Journal de l’agriculture, juin 1766, T5, P3.djvu/38

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les biens nécessaires à la vie & à la réproduction annuelle de ces biens mêmes qu’il faut obtenir. Convertir des productions en argent pour soustraire cet argent aux dépenses de l’agriculture, ce seroit diminuer d’autant la réproduction annuelle des richesses. La masse d’argent ne peut accroître dans une Nation qu’autant que cette réproduction elle-même s’y accroît ; autrement l’accroissement de la masse d’argent ne pourroit se faire qu’au préjudice de la réproduction annuelle des richesses. Or le décroissement de cette réproduction entraîneroit nécessairement le décroissement de la masse d’argent & l’appauvrissement de la Nation ; au lieu que la masse d’argent peut décroître dans une Nation sans qu’il y ait décroissement des richesses chez cette Nation, parce qu’on peut en bien des manières suppléer à l’argent quand on est riche & qu’on a un commerce facile & libre : mais rien ne peut suppléer, sans perte, au défaut de réproduction annuelle des richesses propres à la jouissance des