Page:Journal de l’agriculture, juin 1766, T5, P3.djvu/39

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hommes. Ce n’est donc pas par le plus ou moins d’argent qu’on doit juger de l’opulence des États : aussi estime-t-on qu’un pécule égal au revenu des propriétaires des terres, est beaucoup plus que suffisant pour une Nation agricole où la circulation se fait régulièrement, & où le commerce s’exerce avec confiance & une pleine liberté.

Quant à la république commerçante universelle répandue dans les différens pays, & quant aux petites Nations revendeuses qui ne sont que des parties de cette république immense, & qui peuvent en être regardées comme les villes capitales, ou, si l’on veut, comme les principaux comptoirs, la masse de leur argent monnoyé est proportionnée à l’étendue de leur commerce de revente, elles augmentent cette masse autant qu’elles peuvent, par leurs profits & par leur épargne, pour accroître le fonds de leur commerce de revente ; l’argent est leur propre patrimoine ; les Commerçans ne l’emploient dans leurs achats que pour le retirer avec bénéfice dans leurs