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Page:Journal de la Société d'archéologie et du Comité du Musée lorrain, 1860.djvu/162

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m’être justifié des reproches qu’il me fait, je releverai quelques-unes des fautes où lui-même est tombé. Je le ferai sans aigreur et sans blesser les régles de la bienséance et de la politesse, qui doivent regner parmi les honnêtes gens, sans approuver les traits injurieux et la critique outrée et injuste qu’il fait de certains personnages respectables, dont la mémoire est en vénération au public, et dans la Lorraine et chez les étrangers. Critique qui a choqué tous les honnêtes gens et qui a même beaucoup nui à l’auteur et à son ouvrage, où il devoit respecter le nom de ceux contre lesquels il répand le fiel et le venin de sa bile.

À la première vüe de l’ouvrage de M. Chevrier, je me flattai d’y trouver des découvertes nouvelles sur nos hommes de lettres et sur leurs ouvrages, des anecdotes importantes sur la littérature de ce pays, des dates rectifiées, des particularités qui auroient été oubliées ou négligées, ou omises à dessein, restituées ; de nouvelles notes critiques, un nouveau jour répandu sur notre Bibliothéque lorraine, et je me réjouissois d’avance par le secours de mon censeur de perfectionner mon ouvrage et de le rendre plus utile et plus intéressant à la République des lettres.

Au lieu de ce que je me promettois, je trouve que mon censeur saute tout d’un coup environ douze cens ans, et sans faire nulle mention des anciens écrivains lorrains, qui ont vêcu dans la Belgique supérieure ou dans l’Austrasie, ou dans la Lorraine ancienne ; car tout cela ne signifie que la même chose sous différens termes ; il me ramene à Gerard d’Alsace, premier duc héréditaire de la Lorraine-Mosellane, qui n’a commencé à regner qu’en 1048, et encore retranche-t-il de ce tems-là et de la Lorraine tout le Barrois, les Évêchés de Metz et de Verdun, le Duché