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Page:Journal de physique théorique et appliquée, tome 5, 1896.djvu/355

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l’air d’abord traversé par les rayons X vient produire les effets que j’ai signalés.

Je crois pourtant que cette explication est incomplète, et qu’on ne peut se dispenser d’admettre que, par le fait qu’ils sont placés dans un champ électrique, et même s’ils sont loin de toute surface électrisée, les gaz traversés par les rayons X acquièrent de nouvelles propriétés.

J’ai fait à ce sujet deux expériences qui, je crois, montrent que l’action de l’air n’est pas due à un simple effet de diffusion.

J’ai de nouveau fait passer un pinceau de rayons entre deux plaques formant condensateur. Seulement, cette fois, ces plaques étaient en toile métallique. L’armature liée à l’aiguille était entourée d’un anneau de garde également en toile métallique, en sorte que la face qui ne regardait pas l’autre armature ne pouvait émettre de lignes de force. Le condensateur était enfermé dans une caisse métallique où la convection proprement dite me semble improbable. En tout cas, elle eût été la même entre les armatures du condensateur et hors de ces armatures. De même, la diffusion n’eût probablement pas été arrêtée par le grillage qui les forme. Cependant l’action des rayons, énergique lorsqu’ils passaient entre les armatures, devenait insensible lorsqu’ils passaient à l’extérieur. La différence de potentiel entre les deux armatures était 200 volts ; leur distance, 5 centimètres.

On pourrait craindre que la toile métallique gênât la diffusion. L’expérience suivante, plus démonstrative, n’est plus sujette à cette critique.

J’employais un condensateur PQ (fig. 2) formé par deux plaques de laiton ayant 20 centimètres sur 25 centimètres, écartées de 5 centimètres. Un sillon rectangulaire découpait dans la plaque P une plaque P’ ayant 5 centimètres sur 10 centimètres, qui était reliée à l’aiguille d’un électromètre. Le reste de la plaque P était relié à la cage de cet électromètre et aussi, au début, à la plaque P’.

On établissait entre P et Q une différence de potentiel ; puis, on coupait la communication entre la cage et l’aiguille de l’électromètre. La plaque P’ se trouvait alors isolée, et cependant au même potentiel que le reste de la plaque P, qui jouait dès lors le rôle d’anneau de garde. On faisait alors passer les rayons.

Le pinceau de rayons, employé pour cette expérience, avait dans sa partie la plus large 0cm,5, pénombre comprise.