Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/117

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L’hôpital construit par de Lanessan est une immense construction comprenant plusieurs corps de bâtiment ayant chacun une destination spéciale. Il tient un emplacement considérable, possède même une chapelle, de vastes cours ombragées. C’est grand, immense même et très bien aménagé : il n’y a guère mieux en France et peu d’aussi bien.

Le soir, je dîne à l’hôtel avec MM. G… et C…, compagnons de voyage. L’un, M. G…, vient diriger le « Journal de l’Extrême-Orient », et l’autre, M. C…, est rédacteur à « L’Avenir du Tonkin ».

Nous allons ensuite faire une promenade à pied pour nous dégourdir les jambes, car dans la journée, on ne marche pas, on va en pousse-pousse. Il y en a toujours cinquante devant l’hôtel qui se précipitent quand vous sortez. Cela coûte 10 cents l’heure, c’est-à-dire cinq sous de notre monnaie. Dix heures pour 50 sous ! Ceux qui restent ici, à demeure, ont un pousse-pousse pour six dollars par mois, soit 14 fr. Pour ce prix, un homme et sa petite voiture ne vous quittent pas d’une semelle, de 7 heures du matin à 10 ou 11 heures du soir ou même toute la nuit au besoin. Vous allez dans une maison, vous y restez trois heures : l’homme attend à la porte sans broncher et, quand vous sortez, il se précipite vers vous en disposant son pousse pour que vous ayez facile à monter.