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Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/121

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à cela j’ai une assez bonne chambre. Le soir, je vais au théâtre, car il y a théâtre à Haïphong en ce moment. On joue, Le Jour et la Nuit, et pas mal ma foi ! Petit théâtre comme une baraque de foire, bien peu de monde. Dans l’orchestre (8 à 9 musiciens) je crois reconnaître un Troyen qui joue de la flûte. C’est un jeune homme qui devait faire partie de l’orchestre d’Ozanam ; je tâcherai de le joindre et de lui causer.

Pendant l’entr’acte, je l’appelle et lui demande s’il n’est pas de Troyes. — Oui ! mais il ne me reconnaît pas et je suis obligé de me nommer ; lui-même me dit être V…, et nous nous mettons à parler de Troyes, du patinage, de ce pauvre M. Peychaud, de Joissant et des jeunes gens, de mon frère, etc. — Comment êtes-vous ici ? C’est bien lui qui était à l’Ozanam et dessinait les programmes. Comme il avait fait une saison de deuxième flûte au théâtre de Troyes, il obtint de faire une saison dans une ville d’eau (La Bourboule) et de là contracta un engagement dans une troupe qui allait au Canada où il est resté 4 ou 5 ans. Il revint à Troyes l’an dernier, et c’est à Paris qu’il rencontra son chef d’orchestre qui l’engagea pour le Tonkin.

Nous causons pendant les entr’actes et, après la représentation, je l’invite à venir déjeuner avec moi le lendemain.