Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/149

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chariot, se dirige vers le quai où se trouve le petit vapeur qui nous mène au Rohilla.

J’avais presque l’intention de revenir dîner à Hong-Kong, une fois mes bagages chargés et ma cabine retenue, mais ma foi c’est loin et pour dîner seul à l’hôtel, mieux vaut rester à bord. Je reste sur le pont et m’accoude au bordage pour regarder les sampans qui sont autour de nous, attendant l’aubaine d’un passager à mener à terre.

Juste au-dessous s’en trouve un où le dîner est servi sur le carré du milieu ; l’homme, la femme, un enfant de 10 à 12 ans et un autre de 3 ans sont assis face à face ; entre eux une écuelle de riz et un grand plat où il y a un mélange de petits poissons, légumes, etc. Chacun a son bol qu’il remplit de riz cuit à l’eau, ils l’élèvent à la hauteur de la bouche comme pour boire et pan, pan, pan, avec les deux petits bâtons ils se bourrent la bouche. Un Anglais, accoudé à côté de moi, me fait remarquer le petit baby de 3 ans qui se sert déjà de ses baguettes comme un « old man » (vieil homme). C’est très comique !

Nous voyons aussi, dans un autre sampan, une femme qui tire de l’aviron avec son enfant attaché dans le dos.

Le premier coup du dîner sonne et peu après je revois mon Anglais en smoking.