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Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/169

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faire chauffer la bouillotte à thé. Je prends deux ou trois clichés, un de notre prison flottante que nous dominons, et un autre de la scène du thé, avec au fond la vue du port de Nagasaki. S’il y a assez de lumière, ce dont je doute, ce sera merveilleux.

J’attrape un des nombreux papillons que nous voyons ; ils sont tous tout noir, avec quelques points et raies qui ont l’air en or ; je le place précieusement dans du papier de soie en souhaitant qu’il se conserve pour un jeune collectionneur de mes amis. Nous restons longtemps assis sur le rebord du mur qui entoure le terrain où nous sommes et, les jambes pendantes dans le vide, nous regardons le spectacle admirable que nous avons à nos pieds.

Nous dominons l’entrée de la baie formant le port, de sorte que tous les bateaux qui touchent Nagasaki entrent et sortent en passant devant nous. Nous voyons partir le Doric où se trouve M. C… qui me conseillait de partir avec lui. Puis vient un cuirassé russe, la visite sanitaire a lieu en face de nous. Le cuirassé entre au port où bientôt il salue le drapeau japonais de cinq à six coups de canon. Un autre cuirassé russe, mais plus petit que le premier, arrive bientôt après et des bateaux japonais, facilement reconnaissables à leur pavillon