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Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/224

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petit cabinet de toilette et W. C. y attenant. Chaque wagon a un petit salon de ce genre, loué en général par une famille. La nuit, on y fait trois lits. Dans le nôtre est un Japonais avec sa femme et deux Japonaises, bonnes ou femmes de chambre, je pense.

Tous européanisés et laids dans leurs costumes, le Japonais est installé à New-York où il a un grand magasin. Il parle anglais et nous causons au fumoir où nous sommes souvent seuls. Il m’engage à aller le voir à New-York et je lui promets de le faire, si j’ai le temps. À quatre heures, nous arrivons à Ottawa, capitale du Canada, et nous apercevons de très beaux monuments. C’est une grande et belle ville. Là, je vais pour mettre une lettre à la boîte et je m’adresse à un vieux facteur qui me répond en très bon français ; c’est évidemment sa langue maternelle. La famille A… descend, nous nous disons adieu. Nous traversons un immense pont sur le Saint-Laurent. Là encore, des quantités considérables de bois flottants. La vue de la ville, de ce pont, est magnifique. Bientôt après, le paysage a de grandes ressemblances avec le nôtre : des champs cultivés, des maisons dans le même genre et des enseignes françaises. X…, bonnetier, voiturier, etc. Dieu ! le beau pays que nous avions là et que nous avons laissé aller. C’était