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Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/245

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45 passagers de première dans un bateau qui est fait pour en contenir 150 et qui est toujours rempli à cette époque de l’année.

Je vois à bord M. D… à qui M. J… m’a présenté et nous nous trouvons quatre à une table où nous nous lions bien vite. Ça n’est pas gai de n’être pas plus nombreux ; aussi nous restons le plus possible au fumoir à faire des parties de jacquet, d’écarté, de manille, etc. Le temps passe avec peine, on pense au retour prochain, on ne cherche pas trop à se lier comme lorsqu’on part vers l’inconnu. De là plus de froideur. En outre, nous traversons pendant plusieurs jours des brouillards si épais qu’on ne voit pas les extrémités du bateau, alors de minute en minute, la sirène fait entendre son appel si impressionnant « hou… hou… hou… hou !!! » c’est lugubre, surtout la nuit.

La mer est belle cependant, deux jours à peine de mauvais temps et nous arrivons le dimanche seulement en vue de la pointe anglaise. À une heure ou deux du malin, nous serons en vue du Havre.


Lundi 6 Juin.

Le branle-bas commence dès 3 heures du matin, aussi, faut-il se lever et fer-