Aller au contenu

Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

de Bonifacio. Je monte sur le pont et un officier me montre les rochers sur lesquels, au retour de Crimée, la frégate la Sémillante s’est perdue corps et biens.

Les passagers arrivent peu à peu pour prendre leur premier déjeuner. À bord, une des principales occupations est de manger. Dès six heures du matin, on sert des œufs, du thé, du café. À dix heures, déjeuner copieux. À une heure, thé ou bière avec viande froide. À quatre heures, bouillon. À six heures, dîner très abondant. À neuf heures, thé. Les Anglais, pour lesquels surtout a été institué ce régime intensif, ne manquent aucune de ces séances et, entre temps, vont faire au fumoir des intermèdes agrémentés de nombreux alcools ; on s’y peut faire servir, en effet, toutes les consommations possibles, en payant comme au café.

La journée est occupée à des promenades sur le pont, à des parties de jacquet, à la musique. M. M… a un répertoire très varié de chansonnettes comiques. Paul et Mad jouent des valses à quatre mains. Quelques curieux paraissent, mais timidement. La glace n’est pas encore rompue entre les passagers : on s’observe, on se tâte, et il en sera ainsi jusqu’à Port-Saïd.