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Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/26

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Mardi 1er février.

Jusqu’ici la mer a été d’huile, et le temps beau, mais froid. Ce matin, il pleut à verse. La brume nous empêche de voir les îles Lipari, groupe de petits rochers volcaniques dont quelques-uns n’ont pas plus de 10 à 12 habitants.

Nous passons le détroit de Messine et apercevons Reggio dont, à travers une éclaircie, nous distinguons parfaitement les maisons en amphithéâtre. Toute la côte est très accidentée, les villages semblent accrochés au haut des sommets, la verdure est rare, et l’aspect général est sauvage. En face la Sicile, c’est la Calabre, la patrie des brigands.

Pendant que je contemple la côte, un Hollandais qui se rend à Java me demande un renseignement, que je ne puis lui donner, lui avouant que c’est la première fois que je fais le trajet. Comme c’est la dixième fois qu’il fait lui-même cette route, il se trouve que c’est lui-même qui va me documenter. Il me confesse m’avoir pris pour un officier du bord, ce dont je ne me froisse pas, et s’en excuse.

Le temps est toujours brumeux et nous ne parvenons pas à distinguer l’Etna. Mais le vent se lève, et à 11 heures, quand nous nous mettons à table, le bateau commence à avoir un petit mou-